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ordres ou les prières de Dupleix et l’espèce de révolte survenue le 24 décembre. Le commandant de nos troupes ne jouissait pas d’une santé à toute épreuve[1] ; peu après son départ de Pondichéry, en mars 1751, il avait été assez souffrant et avait failli revenir sur ses pas ; au mois d’août 1752, il avait eu la fièvre et une dysenterie persistante et voilà que depuis le mois de novembre, les contrariétés aidant, il sentait ses forces faiblir et la maladie prendre le dessus. Sa santé empira tout d’un coup au début de janvier ; le 11, il était très mal et le chirurgien Guyonnet était fort inquiet. L’aggravation s’accrut les jours suivants, il se déclara une fièvre intense qui ne cessait pas. Bussy vit qu’il ne pouvait plus conserver le commandement et le 23 il le transmit au capitaine Goupil avec des instructions qu’il eut encore la force de rédiger.

Elles étaient nettes et précises. Situation politique bonne ; le soubab n’avait plus d’ennemis ; — rien à craindre du côté de Delhi, où le Mogol était occupé avec l’afghan Ahmed Abdali ; — entretenir une correspondance suivie avec Balagirao et de bonnes relations avec Ragogy Bonsla. Si ce dernier, cédant à l’instinct de sa race, faisait quelques incursions sur les terres du soubab, mander son vaquil et, avant toute action répressive, lui faire toutes représentations convenables ; — ne pas perdre de vue le Carnatic, dont le paravana était en principe accordé à Mortiz Ali ; — surveiller étroitement la cour du soubab où Mahamet Ali avait conservé de nombreux partisans et guider le soubab lui-même dont la jeunesse et l’inexpérience le rendaient peu propre à diriger les affaires. Ce dernier ne prévoyait actuellement aucune

  1. En plusieurs lettres Dupleix nous apprend qu’il mangeait trop.