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Bussy ayant accepté de continuer ses services se trouva en face de difficultés, non pas nouvelles, mais dont le temps accroissait chaque jour l’importance et la gravité : nous voulons parler des difficultés financières, qui avaient déjà été l’un des écueils de Dupleix devant Trichinopoly. Pour combattre Gaziuddin, le trésor du soubab était vide et l’on allait être obligé de recourir soit au crédit personnel de Dupleix soit à celui de banquiers, qui faisaient payer fort cher leur argent.

Dupleix connaissait cette situation mais il ne désespérait pas. En ce qui concernait l’argent, il pria Bussy de ne pas s’en inquiéter : assurément ses avances personnelles étaient considérables ; il n’y avait cependant pas lieu d’y faire attention tant que l’honneur du roi et de la nation ne seraient pas rétablis. Ce but était le seul qu’on dut toujours avoir présent à l’esprit. Pour ce qui était de Gaziuddin, Dupleix ne prenait pas sa menace au sérieux : il était « trop avaricieux », disait-il, pour rallier beaucoup de gens. Balagirao paraissait le soutenir, mais selon toute apparence c’était moins pour lui donner un concours effectif que pour subordonner son intervention aux avantages qu’il pourrait retirer soit de ce prince soit de Salabet j. ; il donnerait son concours au plus offrant. Aussi Dupleix persistait-il plus que jamais à penser qu’on ne devait pas perdre le contact avec les Marates. Il y avait précisément à ce moment à Pondichéry un vaquil de Balagirao, qui recommandait vivement une alliance étroite entre son maître et Dupleix. Autant que ses paroles pouvaient être sincères, il convenait de profiter de ses bonnes dispositions, et au moment où il allait retourner à Pouna (23 juillet), Dupleix lui fit cadeau pour le péchoua d’un serpeau, de pistolets et d’une aigrette en pierreries. Sur sa route, le vaquil devait passer par le