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bonne odeur et le plus poli et le plus aimable des Mogols que je connaisse. » (Lettre à Dupleix, du 17 février 1752).

Néamet oulla kh., qui était à ce moment avec l’armée vers les sources de la Bhima, partit le 28 février avec 5.000 cavaliers pour aller rejoindre le gros des troupes du côté de Carnoul. Son intention était de pousser droit sur Trichinopoly ; mais il n’avait pas d’argent et selon toute apparence il serait obligé de s’arrêter plusieurs fois en route pour lever tribut. Autant de temps perdu pour la guerre. Tout d’abord il dut, à Carnoul même, ramener à l’obéissance les Patanes qui avaient profité des événements pour reconquérir une sorte d’indépendance ; depuis le mois d’octobre ils donnaient les plus grands soucis à Salabet j. et Muzaffer kh. qui avait obtenu l’administration de leur pays avait dû y renoncer. Pour lui permettre de rentrer en ses droits, Neamet oulla k. partit pour Carnoul dans les premiers jours d’avril, avec 2.000 cavaliers et 4 pièces de canon. Les Patanes furent aisément maîtrisés, mais ce fut autre chose lorsqu’il s’agit de marcher sur Trichinopoly. L’armée n’avançait qu’avec une extrême lenteur, comme si elle eut reçu des ordres mystérieux de ne pas participer effectivement à la guerre. À la fin d’avril elle n’avait pas passé la Quichena. Ces retards n’empêchaient pas Dupleix de proclamer que la grande armée du Décan, appuyée à l’est par celle de Bussy, n’allait pas tarder à paraître devant Trichinopoly. N’était-ce pas un moyen d’impressionner les Maïssouriens et Morarao et les décider peut-être à abandonner la coalition dans laquelle ils étaient engagés ?

Cet effort fut en pure perte. Avant qu’on ne sut d’une façon certaine si l’armée de Néamet oulla k. constituait une menace réelle ou était un simple épouvantail, une révolution éclatait à Haïderabad, qui remettait tout en