tions du succès. La guerre était morose, sous un ciel triste et bas, obscurci par les nuages. Morarao, notre plus puissant auxiliaire, finit par se lasser et, dans les derniers jours du gouvernement de Dupleix, sans se rallier formellement à nos adversaires, il se retira à quelque distance de notre armée, dans un poste d’attente et d’observation. Toutefois ces difficultés ne peuvent être considérées comme une des causes déterminantes de l’insuccès de Dupleix ; les Anglais n’étaient pas mieux partagés que nous ; Mahamet Ali, leur allié, fut vite au bout de ses ressources ; le pays était ravagé pour eux comme pour nous et c’est également par des avances qu’ils durent entretenir les hostilités. Il est vrai que les Anglais ont en matière financière des qualités que nous ne pratiquons pas et qui font leur principale force.
Reste l’armée. Nos troupes mal recrutées et mal exercées n’avaient pas de grandes vertus militaires, mais celles des Anglais ne valaient pas mieux. Il y avait des deux côtés des désertions fréquentes qui ne témoignaient pas que les soldats eussent un haut sentiment de leur devoir ou fussent satisfaits de leur sort. Les effectifs, eux aussi, ne constituèrent pas une différence très appréciable ; au début les nôtres furent plus élevés, puis peu à peu ils se balancèrent ; à la fin du gouvernement de Dupleix, les forces respectives de la France et de l’Angleterre étaient sensiblement équivalentes. Là encore, nulle supériorité décidée pour l’une quelconque des deux nations ; quand l’une recevait des recrues qui pouvaient détruire l’équilibre à son profit, l’autre ne tardait pas à être renforcée.
Les Anglais eurent cependant sur nous l’avantage militaire dans le Carnatic, mais il tint moins aux soldats