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l’accord fut l’infortuné Sinnapetty, qu’on avait rappelé après la reprise des hostilités et qui fut de nouveau sacrifié. En vérité, concluait Kerjean en commentant cet événement particulier, « il serait bien difficile de dire quels sont les plus grands coquins, des Maures et des Marates. »

Ce nouveau succès, en démontrant une fois de plus la force de nos armes et de notre diplomatie, acheva de nous faire détester par l’entourage de Salabet j. et même par la population qui n’avait évité les Marates que pour tomber sous une domination étrangère. Le soubab et son divan devinrent un objet d’horreur dans tout le pays et sans notre présence, ils eussent couru les plus grands dangers. Notre gloire suscitait partout la jalousie, mais, ainsi que le disait Kerjean, « comme les chiens de ce pays n’ont point de dents, nous les étrillerons davantage ».

Quoi qu’il en soit, on était en paix. Balagirao s’était retiré à Pouna et son frère était parti dans le Guzerate pour obliger Sinnapetty à lui payer la moitié du chotaye de cette province. Les troupes du soubab revinrent à petites journées à Aurengabad, où les trois quarts furent licenciées. Salabet j. réforma 17.000 cavaliers et 6.000 pions. Les plus grands chefs eurent la permission de se retirer dans leurs provinces. Janogy retourna également chez lui après nous avoir fait les plus grandes protestations d’amitié. Après tous ces départs, l’armée se trouva réduite à 12.000 chevaux au plus et à quelques milliers de caïtoquiers. Nos forces n’étaient pas moins réduites. Leur concours n’étant plus aussi nécessaire, Kerjean et Vincens en profitèrent pour se retirer. Ils furent remplacés par Goupil et Mainville, qui n’étaient point ignorants des affaires de l’Inde mais avaient tout à apprendre sur le