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au-dessous de la réalité. Quoiqu’il en soit, de tous les réclamants, c’étaient les marchands qui se montraient les plus exigeants.

Il leur semblait qu’avec le départ de Dupleix c’était leur gage qui s’évanouissait. Malgré toutes leurs requêtes, plaintes et sollicitations, ils n’obtenaient rien. Lassés d’attendre, ils finirent par manifester l’intention d’aller trouver Godeheu pour lui demander de faire assigner et saisir leur débiteur. Le commissaire ne désirait nullement que Dupleix fut accablé ; il sentait bien que cette procédure l’atteindrait sûrement mais porterait également atteinte au bon renom et au crédit de la Compagnie qui se donnerait les apparences d’être insolvable. Il tâcha donc de parer le coup, fit venir Arnaud (27 septembre) et lui demanda de persuader Dupleix qu’il aurait intérêt à répondre aux sollicitations de ses créanciers en déposant au greffe un état de ses dettes et en leur donnant des billets qui seraient acquittés en France par la Compagnie. Le conseil était bon et fut suivi. Comme s’il prévoyait ce qui devait arriver, Dupleix avait déjà arrêté, le 20 septembre, un état général de toutes les personnes à qui il devait, mais, on ne sait pour quel motif, il ne l’avait pas encore remis à Godeheu. Ce compte établi en pagodes (25.961) et en roupies (1.626.583), s’élevait à 4.125.000 liv. et accusait un chiffre de 39 créanciers. (B. N. 9356, p. 164-165).

Les créances les plus importantes étaient celles des serafs Cassindas Boucongy et Govindindas, l’une pour 926.697 liv. et l’autre pour 568.320 liv. Mais ces deux serafs n’ayant été dans la circonstance que les prête-noms de Bussy qui avait en réalité avancé à Dupleix 928.665 livres, et la créance de Govindindas ayant disparu dès le premier jour, il convient pour la clarté