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ne voulais pas laisser une armée auprès de Trichinopoly que j’avais intention de perdre absolument de vue, pour me porter sur le Carnate. Mais je lui écrivais de rester, en l’engageant cependant à se tenir tranquille pour ne pas troubler la négociation, quand M. Saunders faisait moins de difficulté sur mes propositions ou était moins opiniâtre à soutenir les siennes ; dans cet autre cas, je disposais mes troupes comme je voulais qu’elles demeurassent pendant la trêve. Mon objet était, si elle avait lieu, de ne laisser sur l’île de Chiringam, poste inattaquable, qu’un corps de troupes capable de tenir les Anglais en échec devant Trichinopoly, tandis qu’un autre serait en état de se porter où je le voudrais ; par cette position, j’empêchais que les Anglais ne devinassent quels étaient mes projets, si par la suite je me trouvais obligé de recommencer la guerre après l’expiration de la trêve. »

Ainsi l’abandon du siège de Trichinopoly restait subordonné à la trêve avec les Anglais. Elle fut plus longue et plus difficile à conclure que Godeheu ne l’avait pensé. Il ne reçut de réponse de Saunders que le 12 août. Cette réponse était d’ailleurs fort polie et Saunders paraissait être dans de bonnes dispositions pour la paix, mais la suspension d’armes souffrait à ses yeux quelques difficultés ; il semblait désireux que Mahamet Ali et le roi de Maïssour y accédassent également. Sans être hostile à cette manière de voir, Godeheu craignit que la discussion pour une simple suspension d’armes ne fit perdre un temps précieux et répondit (15 août) que ce temps serait mieux employé à traiter directement de la paix. Saunders proposa alors que les affaires du nord fussent également comprises dans les négociations. Il avait été informé qu’à Londres, dans les conférences pour la paix, la Compagnie anglaise avait proposé que toutes les questions de l’Inde fussent indistinctement, liées dans un même règlement et il espérait que la Compagnie fran-