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se voir dans toutes mes lettres et dans la manière dont les députés français (à Sadras) se sont toujours exprimés en traitant avec les Anglais qui ont avancé sans ménagement bien des choses directement opposées à ces droits. »

Quant à la province même d’Arcate, personne ne pouvait nier que le soin d’y nommer un nabab appartint uniquement à Salabet j. Quel que fut ce nabab, il devrait rembourser aux Français leurs avances, comme Mahamet Ali rembourserait celles des Anglais. Ces sommes, jointes à celles que les Maïssouriens devaient nous donner, suffiraient largement à payer nos dettes. Il s’agissait seulement de ne pas mécontenter les Maïssouriens, qui devenaient ainsi comme la pierre angulaire de la négociation.

On pouvait à la rigueur ne pas tenir compte de Morarao, même en admettant que sa retraite provisoire devint définitive ; il était toujours possible de le neutraliser en intervenant auprès de Salabet j. et de Balagirao pour l’inquiéter dans les terres qu’il possédait ou convoitait à proximité de leurs territoires. Cependant, si l’on avait eu de l’argent, il eut mieux valu continuer de se l’attacher ; en étant à notre service, il était toujours une menace pour les Anglais, tandis que sa retraite leur permettait de nous dicter plus facilement la loi.

En résumé, Dupleix s’en tenait purement et simplement aux propositions qu’il avait faites à Sadras et plus que jamais il était d’avis de conserver tout ce qu’on possédait. Il s’agissait seulement d’avoir une contenance ferme vis-à-vis des Anglais et de ne pas se laisser émouvoir par leur hauteur, leur morgue ou leurs menaces.

Nous devions pareillement ne rien céder dans le Décan, où Bussy avait acquis une situation dont les Anglais ne pouvaient nous déposséder même par la force. Dupleix ignorait les ordres que la Compagnie pouvait