Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/419

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’ordre d’embarquer, la Compagnie et le ministre attendaient d’avoir quelques nouvelles positives des négociations engagées à Londres ; or il s’en fallait qu’elles fussent très avancées. La Compagnie d’Angleterre venait seulement (mi-novembre) de faire transmettre ses propositions à Paris et la Compagnie française, à qui elles ne convenaient pas, espérait recevoir prochainement de l’Inde des informations plus satisfaisantes, qui lui permettraient de les écarter. Godeheu dut donc s’embarquer sans savoir ni même prévoir comment les négociations tourneraient.

Il mit à la voile le 31 décembre par le Duc de Bourgogne, vaisseau de 1.050 tonnes, commandé par LaLonde. Trois autres l’accompagnaient :

la Compagnie des Indes, de 600 tonnes,
le Neptune, de 543    »
et le Montaran, de 900    »

Deux autres, le Dauphin et le Condé, de 700 et 1.000 tonnes, étaient partis l’avant-veille pour la Chine, mais devaient laisser des troupes à Pondichéry. En dehors des marchandises et des matières d’argent nécessaires au commerce, ces six navires portaient ensemble 1.623 soldats[1].

La Compagnie et le ministre avaient tenu à faire accompagner Godeheu de toute une escadre et de tous ces soldats, afin que leur arrivée simultanée dans l’Inde servit tout à la fois à prévenir ou réprimer un coup de tête de Dupleix et, par un déploiement de forces inaccoutumé, faire impression sur les Anglais. Ce double

  1. Six autres navires, la Reine, le Centaure, le Prince de Conty, le Duc d’Orléans, la Paix et le Duc de Béthune devaient suivre en mars et en avril avec 370 hommes.