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Quant aux affaires économiques de la Compagnie, il est prescrit au sr Godeheu d’arrêter tous les livres et registres à ce jour ; de vérifier l’état des caisses et des magasins ; de faire dresser l’état de la situation de la Compagnie ; d’ordonner qu’à l’avenir elle en soit instruite et de prendre des mesures à cet effet ; de se faire rendre compte de toutes les dépenses et consommations et d’en corriger les abus ; d’examiner quels sont les établissements à charge ou avantageux à la Compagnie ; d’en faire lever les plans et de les accompagner de descriptions ; d’arrêter l’état des garnisons et des employés ; de protéger les missions ; de favoriser le commerce des particuliers et de s’occuper généralement de tout ce qui concerne la sûreté des établissements, l’étendue du commerce, la connaissance du pays, etc.

Les ordres annoncés par ces instructions émanaient de Rouillé.

Un premier nommait Godeheu au commandement général de l’Inde.

Un second enjoignait à Dupleix de cesser sur le champ toute fonction et de s’embarquer avec sa femme et sa belle-fille.

Un troisième enfin prescrivait l’arrestation pure et simple de Dupleix ; il était ainsi conçu :

« Il est ordonné au sieur Godeheu, commissaire de Sa Majesté, et commandant général des établissements français aux Indes Orientales, et en cas de son décès ou à son défaut, au sieur chevalier Godeheu, commandeur de l’ordre de Malte, de faire arrêter le sieur Dupleix, commandant desdits établissements, et de le faire constituer prisonnier, sous bonne et due garde, dans tel lieu qu’il jugera convenable et de le faire embarquer sur un des premiers vaisseaux qui partira pour France. » Fait à Fontainebleau le 29 octobre 1753. Signé : Louis. Et plus bas, Rouillé.

Après avoir reçu le paquet qui contenait ces ordres et instructions, Godeheu quitta Paris à la mi-novembre, pour retourner à Lorient où il devait s’embarquer. Avant