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vements de peu d’importance, qui cependant lui donnaient des transes continuelles.

Le 10, Balagirao remporta un léger avantage. Il tomba à l’improviste avec toutes ses forces sur un parti de 10 à 12.000 cavaliers maures et il eut remporté une victoire complète, si Vincens et Aymard n’étaient arrivés avec un détachement de 50 blancs, 200 cipayes et 2 pièces de canon. Par ce mouvement la cavalerie maure se trouva prise entre nous et l’ennemi. Les Marates continuant d’avancer se mêlèrent aux hommes du Décan et en un instant la confusion fut extrême. Impossible de faire usage de nos armes à moins de tirer dans le tas. C’est à quoi l’on se résolut. Tout le monde alors prit la fuite et nous restâmes seuls sur le champ de bataille. Bussy rappela Kerjean de l’arrière-garde. L’arrivée de ce nouveau renfort donna à entendre à Balagirao qu’il ne gagnerait pas la partie et il battit en retraite, sans être inquiété. L’affaire avait été chaude ; il aurait perdu de 1.500 à 2.000 hommes tant tués que blessés. Les Maures perdirent au moins 900 hommes, Nazerbikhan, leur général, fut blessé : une dizaine de chefs furent tués. Nous eûmes pour notre compte 50 cipayes et 20 blancs blessés.

Balagirao découragé aurait volontiers conclu la paix au lendemain de l’attaque nocturne qui jeta la confusion dans ses troupes ; mais les partisans qu’il avait à la cour de Salabet j. ne rêvaient que l’abaissement de ce prince ; or une victoire consolidait son autorité. Pour empêcher la paix de se conclure, ils ne transmirent pas exactement les conditions que Balagirao eut acceptées et celles qu’ils proposèrent à la place étaient de telle nature que Salabet j. ne pouvait que les rejeter.

La trahison se dissimulait à peine ; dans l’affaire du 10 décembre, l’arrière-garde où se trouvaient Lasker kh.,