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§ II. — La Mission de Godeheu.

1. — La Compagnie et le ministre, influencés par la nouvelle de la capitulation de Sriringam, songent à envoyer un commissaire dans l’Inde et offrent la mission à Godeheu qui la refuse (mars 1753).
2. — Les lettres reçues de l’Inde en juin 1753 renouvellent et accroissent les craintes de la Compagnie. Machault décide enfin Godeheu à accepter d’aller dans l’Inde comme commissaire du roi.
3. — Comment la famille et les amis de Dupleix considèrent cette mission ; ils décident de lui envoyer son parent M. Arnaud pour lui exprimer les sentiments de la Compagnie et de l’opinion.
4. — Les bateaux de l’Inde n’arrivant pas, Machault craint que les affaires n’aillent plus mal et décide par un acte secret de rappeler Dupleix. — Instructions données à Godeheu le 1er novembre. Départ du commissaire, 31 décembre.
5. — Comment Dupleix accueillit la nouvelle de la mission Godeheu.


Il nous faut maintenant revenir à Dupleix dont la personnalité invisible et présente avait dominé tous ces débats. La Compagnie de France, qui avait contre lui les plus sérieux griefs, n’était pas encore disposée à le sacrifier après l’échec de Trichinopoly[1] ; il fallut le silence qu’il garda d’abord sur cet événement pour modifier ses sentiments et l’on peut placer dans le courant de mars la date à laquelle, d’accord avec le ministère et le roi, elle envisagea l’envoi d’une mission dans l’Inde pour régler les affaires pendantes ; encore n’avait-elle pas l’intention de rappeler le gouverneur. La mission terminée, Dupleix reprendrait tous ses pouvoirs.

  1. « La seule chose dont je puis vous assurer, écrivait Duvelaër à Dupleix le 15 janvier, c’est que si ce malheureux évènement a opéré le mouvement qui devait naturellement résulter, vous n’avez rien perdu de la confiance de la Compagnie et vous observerez qu’elle vous le dit positivement. » (B. N. 9148, p. 92-95).