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les quelques succès qu’avait pu obtenir Dupleix, n’avaient été suivis d’aucun résultat utile. Aussi les conférences de Londres risquaient-elles de s’éterniser dans des controverses sans fin sur les articles 4 et 5.

Duvelaër, voyant qu’on ne pouvait s’entendre sur la désignation de Mahamet Ali ni sur les établissements de la côte d’Orissa, proposa à nouveau son projet de neutralité. Qu’importait, disait-il, ces divergences d’interprétation, si la paix devait être assurée ! Manifestation sans portée ; les Anglais qui avaient envoyé de nombreux renforts dans l’Inde en février 1754 et se préparaient à en envoyer de nouveaux au mois de novembre, ne comptaient plus à ce moment que sur leur flotte et leurs soldats pour régler les questions de droit et de légitimité.


Les conférences de Londres se trouvèrent ainsi closes. Il ne faut pas regretter leur insuccès ; les conditions acceptées par la Compagnie de France étaient beaucoup plus dures et plus humiliantes que celles qui furent agréées par Godeheu. Les unes et les autres n’ayant d’ailleurs jamais été ratifiées, la situation de nos établissements à la côte d’Orissa resta la même qu’au moment du départ de Dupleix ; nous continuâmes d’occuper les provinces de Nizampatnam, de Mazulipatam et de Condavir et nous eûmes par surcroît les quatre circars obtenus par Bussy à la fin de novembre 1753 ; il n’y eut de changement véritable que dans le Carnatic, où, Godeheu ayant renoncé à la dignité de nabab pour le gouverneur de Pondichéry, nous reconnûmes en fait sinon en droit les pouvoirs et l’autorité de Mahamet Ali.

Quant aux causes mêmes de l’insuccès des conférences, elles tiennent avant tout à l’intention du gouvernement anglais de traîner les négociations en longueur pour les