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gérèrent, demandèrent et, si l’on veut, exigèrent, dans des conversations privées, le retour de Dupleix et ils l’obtinrent d’autant plus aisément que la Compagnie française avait elle-même envisagé cette solution avant l’affaire de Sriringam ; le syndic Delaître la lui avait proposée dès le 7 octobre 1751.


La proposition de Machault de confier aux frères Duvelaër une mission de caractère diplomatique avait été bien accueillie par St-Contest, notre ministre des affaires étrangères et le 20 mars, ils furent invités l’un et l’autre à se rendre à Londres avec deux sortes d’instructions : les unes émanant d’un comité secret formé de quelques membres de la Compagnie sur la discrétion desquels on pouvait compter et les autres plus particulières données par Machault lui-même et qui ne devaient être connues que de St-Contest et du roi.

Duvelaër et son frère arrivèrent à Londres quelques jours après ; mais, malgré les bonnes dispositions de la compagnie anglaise et celles de la cour, ils ne purent entrer en matière qu’au début de mai, après les vacances du Parlement. Comme le détail des négociations qui furent alors engagées déborde un peu le cadre de cette histoire, nous nous contenterons d’en dégager les idées générales, et d’en esquisser plutôt que d’en suivre le développement.

Résumons-en d’abord les phases principales.

Le 21 mars 1753, le comité secret de la Compagnie française informe la Compagnie d’Angleterre qu’elle a fait choix de Duvelaër et de du Lude pour régler avec elle les affaires de l’Inde.

Le comité secret de la Compagnie anglaise est habilité le 27 avril suivant par la cour des directeurs pour s’entretenir avec eux.