Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/370

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tion militaire nouvelle ; celle-ci ne pourrait manquer de nous entraîner dans les complications les plus graves avec les Anglais, sans utilité pour notre commerce et c’est toujours au développement de notre commerce non moins qu’au rétablissement de la paix que reviennent les recommandations expresses de la Compagnie : elle n’envisage nullement l’envoi de nouvelles troupes pour pratiquer une politique de conquête ou de domination. On veut la paix et la confiance de la voir se rétablir est fort diminuée.

5° La capitulation de Law, qui ne fut d’abord connue que par voie anglaise sans aucune lettre de Pondichéry, constitue le cinquième degré dans la faveur décroissante de Dupleix.

En attendant les détails qui éclaireraient son opinion, la Compagnie ne pouvait que constater que c’étaient ses prévisions et ses craintes et non les espérances de Dupleix qui s’étaient réalisées ; mais elle n’en tirait pas parti pour le condamner. Elle espérait encore qu’il aurait profité de ce malheur et de la mort de Chanda S., pour s’entendre avec Mahamet Ali, qu’il pouvait aisément reconnaître comme nabab d’Arcate. Pour lui témoigner qu’elle n’entendait nullement le laisser dans la détresse, elle annonçait qu’elle allait lui envoyer 1.400 hommes, non pas pour entretenir la guerre, mais pour assurer la sécurité de nos établissements. La cause personnelle de Dupleix n’était pas encore sérieusement compromise et si la Compagnie avait appris par le courrier suivant qu’il avait conclu la paix ou fait des efforts pour l’obtenir, il est possible qu’il fût resté gouverneur de l’Inde.

6° Avec un sixième échelon, nous touchons presque terre. Tous les détails de la capitulation de Law sont connus et l’on sait que Dupleix continue la guerre avec