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La première est que nos nouveaux établissements de la côte d’Orissa nous donnent les moyens de maintenir notre autorité auprès du soubab du Décan et même auprès des Mahrates, quand même ils voudraient à un moment nous témoigner quelque mauvaise volonté.

La seconde est que l’abandon de ces établissements où Salabetjing trouve l’appui militaire nécessaire à sa défense aussi bien contre les Anglais que contre le Mogol ou les Mahrates, le priverait aussitôt de tout secours, l’exposerait par conséquent aux attaques du Mogol ou des Mahrates toujours jaloux d’une partie de son territoire et le jetterait entre les bras des Anglais qui se serviraient de leur autorité pour anéantir, s’il leur était possible, notre commerce et nos autres établissements.

Doit-on s’exposer à ces risques par l’abandon de nos établissements ? se demande Delaître.

Ce n’est pas son opinion, bien qu’à vrai dire le refus d’évacuer ces établissements puisse prolonger la guerre dans l’Inde et même la provoquer en Europe entre les deux nations, mais ce sont là des questions d’un caractère politique que l’auteur n’entreprend pas de résoudre et dont l’examen appartient au roi et à ses ministres.

L’auteur continue donc de développer ses considérations sur l’opportunité d’évacuer soit le Décan soit nos établissements de la côte.

En ce qui concerne le Décan, nos premiers succès si faciles et si brillants qu’ils aient été, ne doivent pas nous faire illusion sur l’avenir ; il arrivera un jour où, à moins de forces réellement considérables, nous serons exposés à ne plus pouvoir nous maintenir dans le pays et c’est ce que Bussy, « rendu plus sage par l’expérience », indique lui-même dans sa correspondance avec Dupleix de la fin de 1753. Il vaut donc mieux, pendant qu’on le peut encore sans inconvénient, abandonner dès maintenant toute idée de donner des maîtres au Décan et d’avoir