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lever des incidents fâcheux si elle avait appris que Dupleix avait été effectivement sacrifié.

Quoiqu’il en soit, c’est dans cette sorte d’équivoque ou d’incertitude que nous voyons paraître deux documents nouveaux dont l’un, un second mémoire du syndic Delaître, est d’une importance exceptionnelle. L’autre se borne à deux lettres du directeur Michel ; nous commencerons par en parler.


Lettres du directeur Michel, des 21 janvier et 14 août 1754. — Ces lettres nous permettent surtout de déterminer les raisons politiques qui ont amené la Compagnie et le Ministre à ne pas soutenir Dupleix et même à l’abandonner. Michel, sachant que les destinées de l’Inde étaient maintenant passées en d’autres mains, ne se préoccupe plus de savoir si le gouverneur concluera on ne concluera pas prochainement la paix ; pour le même motif il ne lui trace aucun programme pour l’avenir. Il se borne à lui dire pourquoi, tant au point de vue de notre politique générale en Europe que du développement de notre commerce dans l’Inde, ses idées ne pouvaient être admises.

Dans la première, Michel commence par s’excuser d’avoir été si longtemps sans écrire à Dupleix, mais il ne pouvait se résoudre à le faire sans lui parler du mécontentement que provoquaient en France les affaires de l’Inde, et il laissait à ses parents et alliés le soin de l’en entretenir. Ceux-ci n’ont pu lui laisser ignorer la situation générale.

« Celle en particulier de notre marine et de nos finances, le besoin qu’a le royaume de la continuité de la paix pour les rétablir, le cri du public contre une compagnie de négociants qui ose, dit-il, abandonner son commerce pour l’esprit de con-