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2° « Comme les idées de M. Dupleix sont tout à fait différentes de celle que l’on propose par ce mémoire, [c’est-à-dire] l’idée d’y envoyer un commandant avec une autorité supérieure, qui puisse diriger et guider les démarches de M. Dupleix ainsi que toutes les opérations militaires, politiques et mercantiles de l’Inde, il sera à propos que ce commandant passe à Pondichéry par le premier navire qui arrivera dans l’Inde.

3° « Il est nécessaire d’envoyer dans l’Inde des armes, des munitions de guerre et des troupes. Il faut mettre en force le commandant qui passera dans l’Inde : rien ne serait plus dangereux et d’une économie plus mal entendue que de faire un demi-effort dans une circonstance où l’on veut en finir. On pense qu’il faut y envoyer 2.000 hommes de troupes ; c’est le moyen, s’il y en a, d’assurer le succès de la mission. »

4° D’Auteuil, major de Pondichéry, étant sujet à la goutte et souvent hors d’état de servir, il est nécessaire de le remplacer.

Pour terminer, Silhouette déclarait ne pas vouloir entrer dans le détail de ce qu’il y aurait lieu de faire sur les lieux ; c’est un point sur lequel on ne pourrait que s’en remettre à l’intelligence du commissaire qui ira dans l’Inde. Il suffisait de lui indiquer l’objet de sa mission et lui donner les moyens de la remplir.


L’esprit traditionnel de la Compagnie se retrouve en ce mémoire : pas d’agrandissement territorial pouvant entraîner des conflits que paralyseraient le commerce. Cependant, quand il s’agit de la paix, Silhouette, lui aussi, n’est pas d’avis de discuter avec les Anglais sans quelques précautions militaires qui assurent la liberté de nos négociations et donnent à nos revendications plus d’autorité et plus d’indépendance.