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mentation et pour la facilité de notre commerce, par le nombre de fabriquants et d’ouvriers en tout genre qui peuvent les habiter. C’en est une pour procurer à ces mêmes comptoirs une subsistance assurée par la culture des différents grains et des denrées nécessaires. Enfin le plus grand avantage de ces mêmes concessions dont le produit, selon vous, doit être fort supérieur à la dépense que doit causer leur conservation, est que, sans qu’il y ait d’augmentation de frais par l’augmentation de soldats nécessaires, nous aurons un corps de troupes tout transporté aux Indes, pour défendre même dans le cas d’une guerre en Europe, les principaux établissements dont ces concessions dépendent.

« Toute autre domination ne peut nous convenir ni à plus forte raison l’agrandissement d’une province entière, quels qu’en puissent être les produits. Quelles troupes ne faudrait-il pas entretenir ? À quels démêlés ne faudrait-il pas s’attendre ? Les Anglais et les Hollandais ne seraient-ils pas toujours prêts à servir la querelles des princes du pays intéressés à nous détruire ? Et enfin ces nations européennes qui voient avec tant de jalousie des concurrents dans leur commerce, se soumettraient-elles avec docilité au joug que vous vous croiriez peut-être les maîtres de leur imposer ? Écartez toujours de votre idée, Monsieur, des objets de cette nature…

« Bornons-nous toujours à ce que nous pouvons aisément conserver et poussons le nombre des soldats qu’il nous conviendra d’avoir aux Indes que dans les proportions du nombre qu’il sera possible d’envoyer chaque année pour les entretenir sur le même pied et sans aucun inconvénient. »

La Compagnie examinait ensuite les affaires de Colèche et de Nelisseram.

En ce qui concernait Colèche, il ne lui paraissait pas, d’après les lettres mêmes de Dupleix, qu’on fût en état de songer à cet établissement et, ajoutait-elle, ce n’était pas un mal s’il était