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qu’avec 5 ou 600 français bien commandés, on peut s’emparer de Siriam et se rendre maître de la rivière en se munissant d’une certaine provision de vivres et en trouvant les moyens de s’en procurer par Merguy…

« Des dispositions de cette nature entraînent des engagements trop étendus et si le sieur Bruno a fait quelque chose de sage dans sa mission, c’est d’avoir laissé tomber l’offre qu’on paraissait lui faire de Negrailles, qui ne peut convenir et de n’avoir pas accepté du roi le terrain ci-devant concédé aux Anglais. Il s’est borné avec raison à celui que nous avions antérieurement possédé, lequel a 225 toises de long sur 155 de profondeur, ce qui est bien suffisant pour la commodité d’une loge et pour la construction des vaisseaux.

« Il ne doit pas absolument être question d’autre chose à Siriam que de cette simple loge… La Compagnie, nous le répétons, s’en tient uniquement là. Elle ne veut en aucune façon d’alliance offensive ni défensive ni avec le légitime souverain ni avec l’usurpateur. Ils peuvent vider leurs querelles sans que nous nous en mêlions et sans que nous fournissions dorénavant aucune espèce de secours ni à l’un ni à l’autre.

S’ils jugent à propos de rappeler les Anglais, de quel droit vous opposeriez-vous à la volonté des maîtres du pays ? Les Anglais auront leur loge comme nous aurons la nôtre, et il serait bien plus avantageux là, comme par toute l’Inde, que les nations européennes eussent des ordres positifs de leurs souverains respectifs de s’aider réciproquement et de ne jamais entrer dans des discussions que peuvent avoir entre eux les différents princes de l’Inde.

« Voilà ce que nous pensons, Monsieur, de l’établissement du Pégou et nous désapprouvons tout ce que vous pourrez faire de contraire à ces dispositions. »

Envisageant ensuite les affaires des Anglais à Surate, la Compagnie déclarait à Dupleix que, malgré leur peu de reconnais-