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nution du commerce. Cet inconvénient n’a été que trop réel ; faites-le cesser. »

Dupleix est libre de rentrer en France ou de rester dans l’Inde. L’intérêt de la Compagnie est qu’il reste le plus longtemps possible à la tête de ses affaires ; mais elle ne peut rien exiger à cet égard et s’il lui plaît de revenir soit pour motif de santé soit pour jouir en son pays de la considération et du respect universel qu’il a su s’attirer, c’est un désir trop légitime pour qu’il soit contrarié ou combattu. » (B. N. 9155, p. 41-45).

Lettre de Rouillé, du 9 octobre 1752. — De semblables considérations, purement commerciales, inspirent une lettre que le ministre de la marine Rouillé écrivit de Fontainebleau le 9 octobre.

Rouillé a conféré plusieurs fois avec le garde des sceaux des succès remportés par Dupleix dans l’Inde ; ils en ont pesé ensemble les avantages et les inconvénients, non sans reconnaître sans doute que c’était un problème tout nouveau qui leur était soumis.

« Ou ne peut disconvenir, disait Rouillé, que les avantages remportés ne soient glorieux pour le roi et pour le nom français, mais il n’en est pas moins à désirer de voir finir une guerre qui ne peut se continuer qu’au préjudice du commerce, puisqu’on assure que toutes les manufactures sont abandonnées. Et les succès passés, de même que ceux dont on pourrait encore se flatter pour l’avenir, ne seront censés avoir produit des avantages réels et intéressants pour la Compagnie, qu’autant qu’ils contribueront à ramener bientôt la paix et la tranquillité beaucoup plus désirable pour le bien, la sûreté et l’accroissement de son commerce et des établissements qui peuvent le favoriser, qu’une trop grande supériorité qu’elle ne pourrait maintenir que par le sacrifice des fonds destinés à ces objets importants et qui d’ailleurs ne servirait qu’à donner de l’ombrage et à faire naître ou augmenter la jalousie de nos concurrents. » (B. N. 9150, p. 134).