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et d’ordonner ce qu’on jugera le plus à propos pour la conservation de notre commerce de l’Inde.

Il y a deux partis à prendre : nous consolider par des négociations qui amèneraient une paix durable ou nous maintenir par la force de la réputation de nos armes.

Les négociations, si désirables fussent-elles, seraient longues et pendant ce temps il faut agir et ne pas être débordé par les événements ; aussi convient-il de traiter d’abord ce qui concerne le second parti.

Or, nous ne pouvons conserver nos avantages dans l’Inde sans des forces considérables ; autrement les Anglais et les Hollandais ou même simplement les princes indiens se porteraient à notre destruction. La question se réduit donc à prescrire à Dupleix l’usage des forces qu’on mettra à sa disposition. Pour cela, les bornes que nous mettons à notre agrandissement, l’étendue des engagements que nous prendrons avec les princes indiens, les règlements que nous ferons avec les nations européennes sont les trois points principaux sur lesquels il faut s’expliquer avec Dupleix.

a) Notre agrandissement peut se faire ou par l’acquisition de nouvelles possessions ou par l’obtention de nouveaux privilèges en faveur de notre commerce. On ne traitera ici que des nouvelles possessions : le second point est renvoyé aux mesures à prendre avec les nations européennes. À l’égard des nouvelles acquisitions, il paraît qu’il n’y a que quelques terres aux environs de Pondichéry qui ouvriraient à notre commerce de nouvelles branches et dont l’acquisition et la conservation seraient compensées par des revenus suffisants. Toutes autres terres pourraient nous entraîner à la guerre et leurs revenus ne compenseraient pas les dépenses.

b) Pour l’étendue de nos engagements avec les princes indiens, étant donné qu’en portant nos troupes loin de Pondichéry on risque de les exposer à un échec impossible à réparer,