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qu’auprès de Chettipet une formidable attaque de Nazer j., le soubab du Décan. On est vaguement en négociations avec ce prince pour le règlement des affaires : du moins Dupleix l’annonce en France.

Sans alarmer la Compagnie, puisque nous n’avons subi aucun échec sérieux et que les avantages obtenus paraissent au contraire consolidés, la continuation des hostilités ne produisit pas une bonne impression ; on commença à être inquiet. De nouvelles lettres vont nous traduire cet état d’esprit.


Lettre de Machault. — Le ministre Machault écrivit à Dupleix le 5 mai 1751 pour le féliciter de la belle conduite de nos officiers dans les diverses actions auxquelles ils avaient pris part, mais, ajoutait-il,

« je vous avoue que je verrai avec beaucoup plus de plaisir la relation des conférences et le traité de paix que vous m’annonciez devoir suivre de près vos derniers succès ; je ne saurais trop vous répéter que vous devez mettre tout en usage non seulement pour faire la paix, mais encore pour éviter avec soin toute occasion de rentrer en guerre ; les événements les plus favorables d’une guerre heureuse ne peuvent jamais faire autant de bien à une compagnie de commerce que la continuation de cette même guerre pourrait lui causer de préjudice. »

Comme Dupleix avait encore informé le ministre qu’en raison de l’importance prise par les événements il ne songeait plus à rentrer en France, Machault approuvait les raisons qui lui faisaient différer son retour ; il ne devait pas y penser tant que l’Inde ne serait pas revenue à un tel état de tranquillité qu’il put répondre à peu près à coup sûr que la guerre ne reprendrait pas en son absence.

Machault constatait enfin avec plaisir que, suivant les