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cinq mois plus tard Salabet j. à lever une armée. Celle-ci devait être forte de 100.000 chevaux, 50.000 fusils, 300 pièces d’artillerie et 30.000 pions, lesquels devaient être suivis de plus de 400.000 bouches inutiles et peut-être de 200.000 têtes de bétail et 300 éléphants. Complétée des renforts éventuels de Tara Baye, c’était une masse formidable.

Seyed Lasker kh. et les rajas Sultangy et Janogy, sujets de Salabet j. mais dévoués à Balagirao, craignant que ce dernier ne fut écrasé, lui conseillèrent un accommodement mais Salabet j., écarta toutes propositions. Ils écrivirent alors à Balagirao de ne point désespérer ; la paix se ferait quand même, avant le passage du Ganga (Lettre de Kerjean au Contrôleur Général du 25 déc. 1751.

Bien qu’il se crut assuré du succès, Bussy ne voulait rien laisser au hasard ; il sentait de quelle conséquence il était pour notre réputation d’éviter le moindre échec. Par des envois successifs, sa petite armée de blancs avait été portée de 250 à 500 hommes, mais il y avait beaucoup de malades ; le 11 septembre, on en comptait 100 à l’hôpital, tant à cause de l’abus de l’arraque que des pluies qui avaient déterminé des cas de fièvre. Bussy demandait sans cesse des renforts et Dupleix lui en envoyait autant qu’il pouvait par Mazulipatam, d’où l’on remontait par des chemins pierreux et malaisés jusqu’à Haïderabad.

Pendant que l’on se préparait ainsi à la guerre, sans trop se presser de part et d’autre, il arriva de Delhi une lettre cette fois tout à fait officielle qui confirmait Salabet j. dans la soubabie du Décan. La patente en avait été obtenue à la cour du Mogol à la suite d’intrigues très coûteuses qui avaient eu raison de l’opposition de Gaziuddin.

La pièce fut reçue à Aurengabad le 23 septembre au bruit