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française et anglaise exerceraient librement un commerce avantageux du cap Comorin jusqu’au Gange.

Qu’en France on estime qu’en se limitant à la côte cela soit suffisant, rien n’est plus naturel que de telles pensées. Mais il n’est plus possible de revenir à ce système.

« La destruction des manufactures survenue depuis, le dépeuplement des habitants et les ruines du pays en sont la preuve. La faiblesse et les vices du gouvernement qui augmentent par degré donnent carrière à l’ambition et à l’esprit d’indépendance des grands qui nous forceraient de prendre part à leurs dissentiments continuels et de nous soumettre à toutes les avances inséparables du joug qu’ils voudraient nous imposer, si nous retombions dans notre ancien état de faiblesse. Il est donc important de nous maintenir dans un état respectable. Une union intime entre les nations française et anglaise dans l’Inde, une alliance défensive entre elles, une liberté générale de commerce et une puissance à peu près égale par la position et la force de leurs établissements doivent faire là base et le fondement d’une situation aussi désirable que lucrative pour les deux compagnies. »

La Compagnie française a refusé de s’établir à Négrailles (Pégou), parce que c’était contraire à la neutralité du Gange. Les Anglais n’ont pas eu ces scrupules et y ont fondé un comptoir. Dans les négociations en cours, il faut qu’ils renoncent à cet établissement, sans quoi la neutralité du Gange ne serait qu’un vain mot. Il en est de même à Surate ; les Anglais, qui ont en quelque sorte annexé cette ville, doivent se retirer afin que la liberté du commerce y soit maintenue. Surate est une place dont nous ne connaissons pas assez l’importance pour les facilités de notre commerce avec la Perse et pour le débouché de nos marchandises nationales.

En terminant, Roth disait que nous devions garder