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la neutralité proposée par Dupleix en 1744 » il ajoute : « Cette neutralité eut bien été de leur goût [des Anglais], mais ils se ressouvinrent de l’escadre de 1741 et crurent avec quelque apparence de raison que, puisque la Compagnie avait fait un effort si puissant, dans un temps où il n’y avait pas une apparence de rupture entre ces deux puissances, la proposition que l’on faisait n’était qu’une ruse pour tomber avec plus de sûreté sur leur commerce. »

Arrivé à l’année 1749, l’auteur établit que l’hostilité constante qui nous avait été faite par Nazer j., même du vivant de son père, et par Anaverdi kh. obligeait en quelque sorte Dupleix à soutenir leurs concurrents. C’était une garantie politique et une condition de notre sécurité. Les Anglais, d’abord par leurs intrigues puis par leurs armes, ont essayé de nous contrecarrer.

À ces observations, l’annotateur du mémoire se contente de faire observer que dans toutes les lettres du ministre ou de la Compagnie adressées à Dupleix on avait répondu par avance aux arguments de d’Espréménil ; rien n’obligeait Dupleix à prendre parti dans les querelles des princes indiens.

Deuxième question. — D’Espréménil passe en revue nos différentes concessions : Villenour, où il suggère l’idée d’instituer des fêtes religieuses et des foires, Karikal, Mazulipatam, etc., et dit qu’en étendant notre territoire nous avons créé la sécurité et qu’avec la sécurité les tisserands resteront plus attachés à leurs métiers et le commerce sera mieux assuré. « Plus la jalousie des Anglais se manifestera et plus on doit être persuadé de l’avantage de nos possessions. » L’auteur sait bien que pour les conserver, il faut toujours être en état de ne pas être surpris par une déclaration de guerre en