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tre à seconder vos grands dessins pour le bien du commerce, mais souvent, comme vous le savez, des préjugés mal établis décident des plus grandes affaires et la jalousie que les grands hommes font naître fait place tôt ou tard à l’admiration qu’on leur doit. Je souhaite fort de trouver des occasions où je puisse vous marquer l’intérêt bien sincère que je prends à votre gloire et à votre bonheur… » (B. N. 9147, p. 116).


Lettre de d’Arboulin. — D’Arboulin avait épousé à Chandernagor le 24 janvier 1735 Rose Élisabeth Albert, sœur de Madame Dupleix. Rentré en France, il eut avec le gouverneur des démêlés d’argent assez pénibles. D’Arboulin était réduit à une sorte d’indigence qui le rendait aisément accessible aux récriminations. Il semble ressortir d’une lettre du 8 décembre 1752 que, tout en parlant à Dupleix de ses affaires personnelles, il le renseignait sur la façon de penser de bien des gens à Paris et cette opinion était loin d’être favorable à Dupleix ; on tenait sur son compte des discours fort impertinents (B. N. 9147. p. 1-2).

Les opinions qui suivent ont un caractère plus officiel. Déconcertée par les nouvelles qui arrivaient de l’Inde, la Compagnie demanda à différentes personnes ayant étudié le pays ou y ayant séjourné de lui faire connaître en toute liberté d’esprit leurs sentiments sur les événements qui s’y passaient : d’autres lui donnèrent spontanément leur opinion. Elle reçut ainsi plusieurs rapports ou mémoires, les uns favorables, les autres hostiles à Dupleix. Parmi les plus favorables, une place à part doit être réservée aux réflexions de Gilly et aux mémoires de d’Espréménil et de Roth.