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les comprendre ; tout en étant favorables à Dupleix, elles n’allaient pas sans quelques réserves. On était flatté de l’honneur acquis par la nation mais, à part quelques esprits plus ardents, comme St-Georges et d’Héguerty, chacun désirait qu’une paix prochaine sinon immédiate vint consolider les avantages obtenus, sans rechercher de nouvelles conquêtes.

Cependant quelques correspondants accentuèrent davantage leurs réserves, notamment la Garde-Jazier, le marquis du Châtelet et d’Arboulin.


Lettre de la Garde-Jazier. — De la Garde Jazier, neveu de Duguay-Trouin, avait commandé l’expédition de Moka au temps du gouverneur Dumas et sans doute il avait connu Dupleix à Chandernagor ou à Pondichéry. Depuis ces temps déjà lointains (1737), ils n’avaient pas entretenu ensemble des relations suivies, mais La Garde portait toujours quelque intérêt aux affaires de l’Inde et c’est sous l’impression de ces sentiments qu’il écrivit de St-Malo à Dupleix le 20 octobre 1753 :

« Je ne puis vous exprimer le chagrin que j’ai ressenti en apprenant les pertes que vous avez faites, et qui ne me paraissent provenir que de l’ignorance ou du défaut de conduite de ceux qui étaient à la tête de vos détachements. Quoiqu’il en soit, une terreur panique s’est emparée des esprits à Paris… On crie : À la paix ! vous aimez trop la guerre ; elle ne convient point au commerce. Voilà le propos d’aujourd’hui, bien différent de ceux que l’on tenait il y a deux ans. » (B. N. 9149, p. 191-192.)


Lettre du marquis du Châtelet. — Le marquis du Châtelet, l’un des syndics de la Compagnie, s’en tirait avec élégance, lorsque répondant à une lettre de Dupleix du 15 octobre 1752, il lui disait :

« II m’aurait été fort agréable de pouvoir entraîner le minis-