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même laisser un excédent pour alimenter le commerce. Il parut à Dupleix qu’un événement aussi heureux, expliqué et commenté par un homme bien en cour, devait triompher à Paris des dernières résistances. Or, les ministres lui avaient envoyé l’année précédente un homme de bonne famille, le marquis de Conflans, en lui donnant l’assurance que Dupleix travaillerait au rétablissement de sa fortune. Pour répondre à leur désir, Dupleix l’avait envoyé à l’armée du Décan, où un officier était toujours sûr de se procurer quelques avantages essentiels. Nul n’était plus qualifié que lui pour aller rapporter les merveilles qu’il avait vues et représenter que les visées de Dupleix n’étaient pas de simples visions d’Orient ?

Le gouverneur le rappela d’Haïderabad où il servait et le renvoya à ses protecteurs qui ne pouvaient manquer de l’écouter avec complaisance.

Conflans s’embarqua sur le St-Louis le 26 février 1754, aussi charmé de l’accueil qu’il avait reçu de Dupleix et de Bussy qu’émerveillé des actions éclatantes qui illustraient leur nom aussi bien que celui de la France. Il n’est pas besoin d’ajouter que Conflans arriva trop tard pour exercer la moindre influence sur les événements. Quelques mois après son débarquement à Lorient, c’était Dupleix lui-même qui venait le rejoindre.

Résumons les arguments invoqués par Dupleix pour expliquer sa politique et pour la faire triompher :

1° Afin d’éviter à la Compagnie d’envoyer dans l’Inde des fonds presque toujours insuffisants et d’une arrivée incertaine, il est nécessaire qu’elle trouve dans le pays lui-même un revenu fixe et abondant, avec lequel elle