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du mémoire par lequel vous faites voir l’indispensable nécessité où est une compagnie d’Europe, d’avoir des terres et des domaines aux Indes pour subvenir aux dépenses et aux frais de l’entretien de ses établissements. Je l’ai fait voir à bien des gens de grande considération qui y ont fort applaudi, d’autant plus que cela prouve l’utilité et la nécessité de la guerre, ce qui est l’objet essentiel dans cette conjoncture pour nous[1]. » (B. N. 9150, p. 210-215).

Dupleix eut peut-être préféré un zèle plus discret ; en tout cas l’opinion de Saint-Georges reste une opinion isolée.


§ 4. — La mission de Conflans.

Les efforts de Dupleix pour expliquer et justifier sa politique ne se terminent pas avec le mémoire du 16 octobre. Ignorant — et pour cause — ce qui se tramait en France, mais ne désespérant pas de ramener à lui les esprits les plus hostiles ou les plus prévenus, il songea à la fin de 1753 à envoyer à Paris une troisième mission. Le siège de Trichinopoly continuait avec des fortunes diverses, mais au Décan Bussy venait de remporter un succès qui dépassait toutes les espérances ; il s’était fait céder les quatre circars de la côte d’Orissa, dont les gros revenus devaient suffire à payer ses troupes et

  1. Saint-Georges écrivait assez régulièrement à Dupleix qui savait par lui autant que par ses neveux ce qu’on pensait à la cour de sa politique et de ses projets. D’après Saint Georges, tous se déclaraient en particulier les partisans et les amis de Dupleix, mais en réalité celui-ci ne pouvait compter que sur Montaran, Gilly, le marquis du Châtelet et le comte de Montmorency-Laval. Duvelaër lui-même n’était pas très sûr.