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Dupleix termine cette première partie de son mémoire par de très courtes considérations sur le crédit. Certes le crédit peut soutenir pendant quelque temps une compagnie et il soutient certainement aujourd’hui celle d’Angleterre « que les pertes et les événements n’étonnent point », mais en France où le caractère est tout différent et où l’on n’a point la fermeté des autres nations, le crédit ne peut avoir de résultat utile que pour une courte durée, a En général, conclut Dupleix, le crédit, tel qu’il soit, ne sert qu’à précipiter plus tôt les compagnies qui sont forcées d’en faire usage ; les intérêts avec le temps absorbent et capital et bénéfice ; ainsi cette ressource ne peut servir que pendant un temps et à faire apercevoir la faiblesse ou la diminution du capital. »


En une seconde partie, Dupleix se propose d’établir que « toute compagnie de commerce doit éviter l’exportation des matières d’or et d’argent hors du royaume. C’est, dit-il, une maxime depuis longtemps établie que plus ces matières sont communes dans un État, plus il est florissant et plus il est en état de fournir aux subsides et aux besoins de l’État. »

Lorsqu’on fait du commerce avec l’étranger, l’or qu’on y exporte en revient sous une forme quelconque, au moins en partie ; mais avec l’Inde, nos laines et nos dorures ne suffisent pas ; il faut envoyer de l’argent qui ne revient pas. Pour diminuer cet envoi, il faut dans la colonie un revenu fixe, constant et abondant. Si la Compagnie avait ce revenu, elle pourrait ne faire passer dans l’Inde que les produits de nos manufactures. « Quel objet satisfaisant ne présente point ce calcul et combien de millions de plus en espèces en France, en même temps qu’un grand nombre de ballots vendus à l’étranger en feront peut-être entrer autant sans être obligé d’en faire sortir. » La production de nos manufactures étant limitée et la concurrence s’en mêlant, on pourrait même avec un revenu fixe dans l’Inde y