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neur de lui en présenter un second par lequel elle verra les motifs de la guerre et les raisons qui ont empêché de faire la paix. » (A. C. C2 84, p. 51-57).

Dans ce second mémoire, dont une note marginale résume l’objet en ces mots : « Services importants rendus par Dupleix à la France et à la Compagnie des Indes », Amat, donnant suite aux conclusions de son premier rapport, se propose de faire voir l’envie qu’a toujours eue Dupleix d’avoir la paix dans l’Inde, les actes d’hostilité du gouvernement d’Arcate qui l’ont forcé à lui faire la guerre, les raisons qui l’ont empêché de conclure la paix et de ne point retirer ses troupes d’auprès de Salabet j. Ce mémoire est divisé en cinq articles.

1er Article. — De la conduite que Dupleix a tenue depuis qu’il commande dans l’Inde.

Nommé en 1781 au Bengale, il s’y rend la même année, y trouve partout l’insubordination et le commerce languissant ; en peu de temps il remet tout en ordre. Nommé à Pondichéry en 1741, il rejoint son poste en 1742. Il se met d’abord en mesure de fortifier cette ville malgré les ordres contraires de la Compagnie ; — celle-ci reconnaissant au surplus un peu plus tard qu’il avait bien fait de contrevenir à ces ordres. Lorsque la guerre eut été déclarée avec l’Angleterre en 1744, il pourvut à tout ; tous les mois on était aux expédients pour la paye des troupes ; la Compagnie sans argent, sans crédit, était menacée d’une ruine certaine, personne ne voulait lui prêter de l’argent ; refusant les billets du Conseil supérieur, on prêtait seulement à Dupleix, qui avança la plus grande partie de ses biens et fut sur le point de vendre son argenterie et ses bijoux pour soutenir nos établissements.

Après la prise de Madras, celle de Goudelour eut