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se hasardent à venir nous y attaquer. Ce serait l’immobilité parfaite si Dupleix ne préparait avec le Maïssour et avec les Marates les accords diplomatiques qui vont lui permettre au mois de janvier 1753 de reprendre lui-même l’initiative des hostilités. Il songe moins que jamais à conclure la paix. Comment va t-il expliquer ces événenements ?

Au lendemain de l’affaire de Sriringam et sans attendre le départ de la mission d’Auteuil, il eut été de son intérêt d’en informer aussitôt la Compagnie, dût-il, faute de vaisseau français à sa disposition, recourir à une voie étrangère pour faire connaître cette fâcheuse nouvelle. Il aima mieux garder le silence, sans se douter que les Anglais informaient leur compagnie par un courrier qui partit en juillet et arriva à Londres au début de janvier 1753. Dupleix lui-même ne s’expliqua qu’au mois d’octobre, lorsqu’un vaisseau français retourna en France. Bien qu’il vint à ce moment de subir de nouveaux échecs — défaite d’Archivac, pertes de Coblon et de Chinglepet — son assurance et sa confiance ne l’avaient pas abandonné ; tous ces malheurs n’avaient aucune importance ; un avenir prochain se chargeait de tout réparer.

Après un récit exact des événements, il ne craignait pas d’ajouter que si le ministère voulait le laisser faire, il saurait bien, en se servant des mêmes procédés que les Anglais, et sans qu’ils pussent se plaindre, détruire tous leurs établissements depuis Vizagapatam jusqu’à Devicotta (Lettre aux syndics et directeurs du 15 octobre. A. Vers. E. 3749, f° 23-38).

Rien de particulier dans une lettre qu’il écrivit le même jour à Machault ; il se borne à lui parler du rétablissement des Danois au Bengale. Les affaires désagréa-