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plus exacte de ses devoirs. Ce fut lui qui spontanément vint faire ses offres de service à Dupleix pour accompagner d’Auteuil. Dupleix nous le peint alors comme un homme actif et laborieux et l’un des Français qui raisonnait le mieux sur les affaires de l’Inde ; ses connaissances sur le pays dépassaient de beaucoup celles des autres employés. Ses propositions furent acceptées.

D’Auteuil et Amat quittèrent l’Inde en octobre 1752, et arrivèrent à Paris le 18 juin suivant.

Leur but, tel que Dupleix l’indiqua dans une lettre à Bussy du 21 octobre 1752, était de « mettre le cœur au ventre à nos ministres qui ne verront pas avec satisfaction la conduite envers nous des Anglais ». (A. Vers. 3754). — En termes moins imagés, d’Auteuil et Amat devaient s’efforcer de retracer la conduite de nos concurrents comme une violation constante de la paix existant entre les deux nations, sans compter leurs mauvais procédés à l’égard de nos prisonniers. Afin de les tenir en échec et pour asseoir nos droits à la domination du Carnatic, où ils prétendent imposer Mahamet Ali, il importait de garder nos troupes dans le Décan, dont le souverain avait seul le droit de disposer de la nababie contestée. Tel était l’objet essentiel de leur mission.


Nous verrons un peu plus loin comment ils s’en acquittèrent ; il convient d’abord d’épuiser tous les moyens de défense que Dupleix employa dans l’Inde elle-même. Si sa force d’âme reste la même, les événements ne lui apportent pas un grand réconfort. Les Anglais n’ont pas profité de leur succès d’Archivac pour faire investir Pondichéry par leurs alliés, mais nous perdons Chinglepet et Coblon et nous restons cois dans nos limites, d’où nous n’osons pas plus sortir que les Anglais ne