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il envoya 520 blancs ou topas et 2000 cipayes à Chanda S. La Compagnie en fut aussitôt informée et par trois lettres des 28 juillet, 15 octobre et 12 novembre, elle apprit à n’en pas douter que par suite des engagements pris, non seulement il ne lui en coûterait rien, mais encore ce serait autant de moins dans ses dépenses. (Mémoire pour la Compagnie, pièces just. p. 9-11).

Chanda S. nous ayant par surcroît cédé les aldées de Villenour, Dupleix put écrire à la Compagnie le 25 janvier 1750 qu’ « elle devait compter dès cette année avoir 17 à 18 laks (4.500.000 livres) d’avance dans l’Inde ; que Pondichéry et les comptoirs de la côte de Coromandel ne devaient plus l’inquiéter pour leurs dépenses ; que la Providence y avait pourvu et que c’était autant de plus dans les envois et de moins dans les dépenses. »

La bataille d’Àmbour qui avait suivi de près nos premiers accords n’avait pas amené la paix dans le Carnatic : Mahamet Ali s’était réfugié à Trichinopoly où il fallait le poursuivre. Dupleix demanda de nouvelles troupes à la Compagnie et il ne doutait pas qu’on les lui envoyât, puisqu’elles aussi ne devaient rien coûter.

« Il vous est d’autant plus facile, écrivait-il dans une lettre du 20 février 1750, de m’envoyer les troupes que demande Chanda S. que la dépense ne sera pas pour notre compte, ainsi que l’entretien ici pendant leur séjour et que vous aiderez ce seigneur sans frais de notre part. Il convient de tenir un compte exact des frais qu’occasionnera la levée de ce monde. Le tout sera remboursé à l’arrivée. C’est sur quoi vous pouvez compter. »

Il est impossible d’être plus net : Dupleix engageait la guerre en donnant à la Compagnie l’assurance que non seulement elle ne lui coûterait rien, mais encore qu’elle lui procurerait de gros bénéfices par les revenus de nos