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heur. J’attendrai avec patience et prêt à faire alors encore tout ce que vous voudrez. La conclusion de cette affaire n’empêchera pas que je reprenne les affaires si vous le jugez nécessaire. »

Reprendre les affaires, c’était retourner au Décan aussitôt que celles de la côte seraient réglées. Telles n’étaient pourtant pas les intentions de Bussy en quittant Haïderabad ; il était alors décidé, après avoir pris dans les circars tous les arrangements nécessaires, à aller jusqu’à Pondichéry, où sans doute il se marierait. Que pouvait-on craindre au Décan où tout était tranquille ? Mais peu après son départ de nouveaux nuages s’amoncelèrent. Une révolution imprévue, qui précipita du pouvoir le mogol Hamet-Cha et établit à sa place son cousin Alemguir II, éclata à Delhi. Ourdie par le grand vizir, Schaabeddin, fils de Gaziuddin et réalisée par une entente avec les princes marates Holkar et Balagirao, cette révolution pouvait avoir pour le Décan les plus graves conséquences. Sans préjuger de l’avenir, elle accroissait dans le présent l’influence toujours inquiétante des Marates et elle permettrait à Schaabeddin de ressusciter les droits de son père, si telle était son ambition. Aussi Salabet j. et Chanavas ne se firent-ils pas faute d’adresser lettres sur lettres à Bussy pour lui demander de hâter son retour. Dans le même temps, des négociations auxquelles celui-ci n’était pas étranger, avaient été engagées par Salabet j. avec Balagirao en vue d’une action commune contre le Maïssour. Simple affaire de pillage ou de rentrée de contributions. Devant ces faits nouveaux non moins que par déférence pour les désirs de Dupleix, Bussy avait déjà consenti à retourner à Haïderabad, avant même d’être arrivé à la côte.

Il arriva à Bezoara le 5 juillet avec son armée, véritable