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Impossible de prendre un autre parti. Si Dupleix désirait qu’il continuât à gérer les affaires, il devait lui envoyer sans tarder des pleins pouvoirs sans restrictions aucunes, avec la commission de commandant. Bussy s’engageait au surplus à ne rien changer à ce qu’aurait fait Moracin, mais il ne voulait pas d’autre supérieur que Dupleix. (B. N. 9158).

Dupleix n’avait pas attendu cette espèce de sommation pour donner satisfaction à Bussy. Après avoir examiné de plus près ses premiers arguments, il avait compris que Bussy avait eu raison d’agir en son nom personnel autant pour fortifier son autorité auprès du soubab que pour mieux masquer le caractère de la cession aux yeux des étrangers, et par lettre du 20 avril, correspondant à peu de jours près à celle qu’il allait recevoir, il avait déjà ratifié les faits accomplis et investi Bussy du titre de commandant en chef des armées du Décan. Il désirait seulement que les provinces cédées tombassent en réalité dans la dépendance du roi et de la Compagnie, que Bussy ne se considérât pas comme en droit de se les approprier et qu’il n’en eût le gouvernement qu’autant qu’il serait à la tête de nos troupes dans le Décan. En ce qui concernait les étrangers, il désirait encore que pour un certain temps Bussy ne se prévalut pas de son nouveau titre de commandant en chef, ce titre ne devant avoir de valeur que pour les Indiens. Dans les rapports qu’il pourrait avoir avec les Anglais et les Hollandais pour nos nouvelles provinces, Bussy n’agirait qu’au nom du soubab et du Mogol.

« Vous ne devez faire usage (de ce titre) qu’auprès des Français et il faut que les étrangers ne connaissent en vous que les pouvoirs que vous tenez de Salabet j. et du Mogol et que les troupes noires et blanches que vous commandez soient direc-