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cette race, si nous ne nous conformons pas un peu à l’usage de ce pays… Je compte bien me faire un mérite auprès du nabab et des Maures d’avoir sauvé ces provinces et qu’on ait obligation aux Français de s’être opposés à l’invasion du raja. Il faut que vous mettiez par vos intrigues Jaffer Ali à deux doigts de sa perte. Soufflez le feu de la discorde autant que vous le pourrez entre lui et Ram Raja (Viziam Raja). Il est de notre intérêt que ces deux hommes ne s’entendent point. Je dirai à tout ceci comme Hannon :

Parmi ce peuple faux, à qui garder ma foi ?
C’est aux événements à disposer de moi. »

Mohamed Oussen parut entrer dans les vues de Bussy, mais ne voulut répondre ni du soubab ni de ses ministres ; il savait qu’au même moment, loin d’être disposée à nous faire de nouvelles concessions, la cour pensait sérieusement à nous retirer les anciennes, notamment le Carnatic et le Condavir.

C’est alors que Bussy songea à s’allier avec Balagirao contre Salabet j. Il n’eut pas besoin de recourir à cette extrémité, on a vu comment il s’était rendu à Aurengabad et y avait réglé la question des quatre circars.

Avant d’exposer les particularités de cette cession et les conséquences immédiates qui en résultèrent, il nous faut revenir un instant à la côte, où ces événements allaient produire l’effet d’une véritable révolution.

Le départ de Bussy fut suivi d’un événement assez grave dans la province de Nizampatnam. Le raja d’Ongol dont le territoire touchait à nos limites méridionales vers la rivière Gondegamma, était peu disposé à reconnaître notre autorité. Par suite d’une imprudence de Dulaurens, notre commandant à Montepelly, qui arrêta quelques brames de ce prince, la guerre se trouva engagée à la fin de mai. Un officier du nom de Caix fut envoyé