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entre Mir Mahamet et moi et les arrangements qu’il avait pris avec moi pour la solde de nos troupes, vous ont engagé à le casser. Je vous avertis que si vous continuez d’avoir une confiance aveugle dans ces gens-là, vous vous perdrez et perdrez infailliblement le Décan. Je compte vous joindre dans peu de jours. J’espère que vous reviendrez d’un aveuglement qui ne tend qu’à votre ruine. » (B. N. 9158, p. 48-49).

Le voyage dura plus d’un mois. Au moment de se mettre en marche, il s’aperçut qu’on s’était arrangé pour qu’il ne trouvât pas de voitures ni d’autres objets nécessaires à son voyage. Malgré ces difficultés il sortit de la ville et fit dresser ses tentes au bord de la rivière qui passe à ses pieds. Comme il prévoyait qu’après son départ les fermiers refuseraient ouvertement de payer les sommes qu’ils devaient pour la solde des troupes, Bussy laissa à Haïderabad Dugrez avec un détachement de blancs et de cipayes. Puis il se lança en avant, Bussy s’était fait accompagner de l’ancien gouverneur d’Haïderabad, Mohamed Oussen, de plusieurs seigneurs mogols et du divan lui-même. Le gouverneur de Beder vint à sa rencontre ; une journée au-delà de cette ville, Conflans vint le rejoindre. L’émoi était grand à Aurengabad, où il y avait autant de seigneurs dévoués à Bussy qu’attachés au parti de Lasker kh. Aux trois quarts du chemin, Mohamed Oussen, qui désirait être le médiateur de la réconciliation entre ces deux hommes et n’avait pu obtenir de Bussy que des réponses évasives, menaça de le quitter s’il ne se prêtait pas à un rapprochement. Bussy se déclara prêt à faire tous les serments d’amitié qu’on jugerait nécessaires. À une journée d’Aurengabad, il dépêcha au régent un des seigneurs maures qui lui étaient le plus dévoués pour assurer celui-ci de ses bons sentiments et lui proposer comme base d’accommodement la cession