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le Namur, sombrèrent avec un millier d’hommes, le 28 avril. Lorsque l’ouragan fut passé, les forces anglaises, commandées par le capitaine Cope se remirent en marche. Aux bords du Coléron, elles n’y trouvèrent point les secours promis par Sahaji, mais une résistance inattendue, qui leur coûta beaucoup de monde et les obligea à la retraite.

Une seconde expédition, conduite par le major Lawrence et à laquelle participa le lieutenant Clive, fut plus heureuse. Instruits par l’expérience, les Anglais avaient pris de nouvelles précautions et, quoique Devicotta leur eut opposé une vigoureuse résistance, elle finit par tomber entre leurs mains, le 23 juin. Ayant perdu, quelques jours après, la pagode et le pays d’Achavaram, Prapat sing fit des propositions de paix. Les Anglais demandèrent qu’on leur remboursât les frais de la guerre et que Devicotta leur fût cédée pour toujours avec autant de terrain qu’il en fallait pour constituer un revenu annuel de 76.500 livres. Sahaji, qu’on ne s’était guère soucié de rétablir sur le trône, devait recevoir une pension de 9.600 livres. Prapat sing accepta ces conditions et ainsi finit l’affaire de Devicotta. C’était un succès pour l’Angleterre (juillet 1749).

Comme elle avait été conçue et qu’elle fut exécutée presque aux mêmes dates où Dupleix prit des engagements secrets, puis publics avec Chanda S. pour la possession du Carnatic, il est difficile de ne pas reconnaître dans cette action parallèle que, sans examen ni discussion préalable d’un système quelconque, Français et Anglais cédèrent spontanément aux mêmes besoins, qui étaient d’abord d’occuper leurs troupes indigènes pour le compte de princes indiens, sauf à en tirer pour eux-mêmes quelques profits. Mais ces profits, nul n’entrevoyait