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dination plus étroite des efforts, on ne tarda pas à placer jusqu’à cinq compagnies sous les ordres d’un même chef, mais alors on lui adjoignit un Européen pour le contrôler et bientôt cet Européen prit sa place. Ce fut, semble-t-il, Law qui prit l’initiative de cette réforme en décembre 1751. Brenier, quelques mois plus tard, écrivait à Dupleix qu’on ne tirerait aucun parti de ces-gens là si on ne les mettait à l’instar des troupes européennes. Il suggérait d’entretenir à Pondichéry un officier major, qui les enregistrerait nom par nom avec leurs qualités, moyennant quoi, quand un détachement sortirait, on aurait des états exacts.

Les capitaines des cipayes levaient eux-mêmes leurs troupes et les armaient ; si l’un d’eux était tué ou cassé, on donnait sa compagnie à un autre. Ce n’étaient pas des foudres de guerre ; ils n’étaient pour la plupart ni braves ni disciplinés. Lorsqu’ils se mettaient au service des Européens, ils cherchaient plutôt à gagner de l’argent en trichant sur leurs effectifs ou en razziant le pays. Chek Àssem, leur chef, était de condition modeste ; il s’éleva au premier grade par sa bravoure et ses qualités militaires ; mais lui aussi ne négligeait aucune occasion pour s’enrichir, au besoin il les provoquait. Parmi les officiers qui servirent sous ses ordres ou à ses côtés, citons Ali k., Cadriar k., Abdoul Kader, Abdoul nabibek, Pichecoupa, etc., dont nous retrouverons les noms au cours de cet ouvrage. À part Pichecoupa, qui était paria, tous les autres étaient castés ou musulmans. Auprès d’Ibrahim k., nous trouvons Abdoul raman, Mansoud k., Aboubaker, Ecker k., Larkhan et Romano k. Ibrahim k. avait sous ses ordres directs jusqu’à 1.400 hommes.

Quoique enrôlés pour faire la guerre, les cipayes n’aimaient pas à se présenter en bataille devant l’en-