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solde, qu’ils peuvent laisser à leur famille : à bord ils n’ont rien à dépenser. On commence à leur apprendre le métier des armes que la plupart d’entre eux ignorent complètement. La traversée est longue, la mer n’est pas toujours mauvaise et ils pourraient faire d’assez rapides progrès s’ils avaient quelque désir de s’instruire et si les capitaines de navires, dont ces exercices gênaient parfois la manœuvre, ne les contrariaient souvent par tous les moyens. En arrivant à Pondichéry, ils ne savaient encore presque rien.

Les voilà dans l’Inde. Le voyage a presque toujours été pénible ; la nourriture, faite de conserves et de fayots, a souvent déterminé le scorbut ; on a déjà perdu du monde et lorsque le vaisseau a touché l’Inde, c’est à peine si la moitié des hommes était propre au service. Il fallait en mettre un grand nombre à l’hôpital et de nouveaux décès survenaient. Les hommes valides étaient versés dans leurs compagnies.

Théoriquement une compagnie était composée de :

1
capitaine 
à 400 rs. par mois . 400 rs.
2
lieutenants 
à 266 rs. . 532
1
sous-lieutenant 
à 200 rs. . 200
2
enseignes 
à 175 rs. . 350
4
sergents 
à 40 rs. . 160
8
caporaux 
à 30 rs. . 240
4
anspessades 
à 25 rs. . 100
et 100
hommes 
à 20 rs. . 2.000
                         Total 
3.982 rs. = 9.556 liv.

Les officiers se nourrissant avec leur solde, il restait à pourvoir à la subsistance des sous-officiers et soldats, laquelle était fixée à 10 rs. par personne, soit pour :

116 hommes 
1.160 rs.