Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 3.djvu/55

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui venait du Décan et qui fut notre dernier commandant sous les murs de Trichinopoly.

Mainville n’était pas un nouveau venu dans l’Inde ; dès 1746, il s’était fait connaître au retour de Paradis de Madras et Dupleix l’avait chargé en 1747 d’une opération contre Goudelour. En dehors de Bussy, il paraît avoir été le seul commandant réellement capable de diriger une expédition et de faire preuve d’initiative. Il était dévoué à Dupleix et avait confiance dans sa direction. Il débuta par une opération tout à la fois très sage et très audacieuse, qui ne réussit pas, sans que sa responsabilité fut engagée. Cet insuccès paralysa un peu ses facultés, mais surtout la bonne volonté de ses officiers et de ses hommes, qui commencèrent à désespérer du succès et à penser qu’on usait ses forces dans une entreprise impossible. Bien qu’il luttât ensuite contre le destin avec une réelle fermeté d’âme, Mainville ne réussit pas mieux que ses prédécesseurs et quand Dupleix fut remplacé, rien, sauf une espérance tenace, ne permettait de croire que la place dût prochainement succomber.

Nous ne dirons rien des divers majors qui assistèrent les commandants dans l’administration de l’armée, sinon qu’ils furent encore moins stables que les commandants eux-mêmes ; la position était très recherchée et généralement attribuée à la faveur. Et nous ne parlerons pas davantage des officiers qui se succédèrent dans les autres postes ou garnisons du Carnatic. Ils étaient indépendants de l’armée de Trichinopoly et correspondaient directement avec Dupleix, qui leur donnait ses ordres. Le grade variait avec le poste ; à Gingy, place très forte qui couvrait Pondichéry du coté de l’Ouest, il y eut un moment un capitaine, tandis qu’à Coblon un simple sergent suffisait.

Nulle part un homme de valeur ne se révéla. Ils ne