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œil au siège de Tanjore en 1750 le rendit sympathique. Lorsque d’Auteuil résigna pour la seconde fois le commandement en 1751, Dupleix lui confia l’armée de Trichinopoly : Law avait alors 27 ans. Il fut le premier chef à hésiter devant les difficultés de l’entreprise, dans un pays dont on ne connaissait que vaguement la géographie. Il agit mollement et sans vigueur. À la fin il se fit envelopper par les forces de l’ennemi et dut capituler. Law a prétendu pour sa défense qu’il avait été réduit à cette extrémité par l’exécution des ordres de Dupleix et il semble bien en effet que celui-ci ait eu quelque responsabilité dans son malheur : car, après avoir menacé de poursuivre Law comme un coupable, il étouffa l’affaire qui resta ainsi enveloppée d’un certain mystère. Law se réhabilita plus tard, en 1756, par une opération des plus hardies dans le Décan et mourut jeune encore, major des troupes, lorsque son frère devint en 1764 gouverneur de Pondichéry.

Il se passa près d’une année sans que Dupleix reprît ses opérations contre Trichinopoly ; cette année fut employée à défendre nos limites menacées et à occuper des postes avancés sur notre ligne d’attaque. Lorsque Dupleix se résolut, en mai 1753, à reprendre sa marche en avant, ce fut Astruc qui commanda. Il avait de la bonne volonté et c’est une qualité qui vient quelquefois à bout des affaires les plus épineuses ; malheureusement il s’empêtra dans des ordres contradictoires de Dupleix sur la conduite à tenir avec le général commandant l’armée du Mysore, notre allié ; il exécuta à la lettre les premiers qu’il reçut et fut pour ce motif rappelé brutalement à Pondichéry, le 27 juillet suivant. Astruc, à qui Dupleix, mieux informé, avait rendu justice, revint peu de jours après servir sous les ordres de son successeur ; mais il fut