Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 3.djvu/52

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’éclat de ses succès et tout le lustre de sa politique ; les ombres du Carnatic ont été le repoussoir de ce brillant tableau.

Goupil, qui le remplaça pendant quelques mois, savait se faire aimer des troupes, peut-être aux dépens de la discipline ; mais il fit preuve d’une avidité maladroite en exigeant du Nizam des gratifications injustifiées et il risqua ainsi de compromettre tous les bienfaits de notre politique. Bussy revint juste à temps pour réparer le mal accompli.

L’armée du Sud connut au contraire plusieurs chefs ; quand l’un était vaincu ou découragé, il fallait le remplacer.

Le premier en date fut d’Auteuil ; il ne manquait pas de qualités, mais il était goutteux et cette infirmité l’obligea au moins deux fois à passer le commandement à un autre capitaine. En 1750, il avait 56 ans et il y en avait 31 qu’il servait dans l’Inde ou aux Îles, où il ne s’était jamais distingué. La victoire d’Ambour en 1749 le mit en relief. Mais ses plus sérieux titres au commandement furent sa parenté avec Dupleix dont il était le beau-frère ; dans la plupart des actions qu’il dirigea, l’état de sa santé et peut-être aussi la nature de son esprit l’empêchèrent de prendre des initiatives hardies. Dupleix devait lui tracer pas à pas sa ligne de conduite, sur un ton affectueux qui tenait surtout à leurs relations personnelles. D’Auteuil fut nommé lieutenant-colonel en 1751.

Puis vint Law, le neveu du célèbre financier de la régence. Venu dans l’Inde pour servir dans l’administration, où l’on était mieux payé et où l’on avait plus de chances de gagner de l’argent en faisant du commerce, il avait préféré entrer dans l’armée où il se distingua. La défense de Pondichéry le mit en lumière. La perte d’un