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en avions encore à Gingy, sans compter la réserve de Pondichéry et de Valdaour. Dupleix répara ces pertes avec, un renfort considérable qui lui vint fort opportunément de France et en tirant des navires un certain nombre de matelots qu’il remplaça par des lascars, il se trouva ainsi en état de pouvoir, quelques mois après, donner 830 blancs à Brenier, l’un des successeurs de Law, et il lui en promettait 225 autres au mois d’octobre 1753. Astruc en avait 900 à la date du 12 juillet la même année. Quant aux cipayes, nous ignorons leur nombre à l’état permanent, mais il devait être moins élevé que dans le Décan. Les opérations du Carnatic consistant principalement à harceler l’ennemi et à intercepter ses convois, la cavalerie était plus indiquée. C’est pourquoi, après la capitulation de Law, lorsque Dupleix, se dressant contre la mauvaise fortune, se résolut à de nouveaux efforts, il fit appel au chef marate Morarao, qui s’engagea à lui fournir 4.000 cavaliers ; ce corps paraît alors avoir été le seul régulier qui fût à notre service.

Nos troupes du Carnatic consistaient donc en 1.000 à 1.200 blancs, 4.000 cavaliers : indigènes et vraisemblablement 3 à 4.000 cipayes. C’étaient à un douzième près les mêmes effectifs que dans le Décan ; seulement, ce douzième bénéficiait au Carnatic.

Les Anglais n’avaient pas plus de monde ; au début, c’est-à-dire en 1750 et 1751, ils en eurent même beaucoup moins. Dupleix ne leur donnait pas plus de 300 blancs en 1750. Certes leur nombre s’accrut dans la suite et ils purent heureusement balancer les forces de Dupleix ; mais ni les unes ni les autres n’étaient assez inégales pour faire nécessairement pencher la balance au détriment ou au profit de l’un quelconque des combattants. La lutte entre les Français et les Anglais se poursuivit en somme avec