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descente faite par les gens du sultan de Cannanore, le roi avait été fait prisonnier et déporté sur le continent. Des envoyés des îles essayèrent de négocier sa mise en liberté et Louet proposa sa médiation, mais elle ne convint nullement au sultan qui prétendit régler seul ses affaires et ne voulut faire aucune concession. Il prétendait avoir des droits sur les Maldives et laissa mourir loin de son pays le roi dépossédé. Cependant son autorité était plus nominale que réelle sur cet amas d’îlots fort éloignés de la côte de l’Inde et d’une richesse à tout prendre fort discutable. Le Termiller continua quelque temps encore le commerce des Maldives après le départ de Dupleix, mais son action était plus personnelle que réellement politique et quelque désir qu’eût eu Dupleix d’étendre le domaine de la Compagnie, ces points excentriques ne pouvaient justifier beaucoup d’efforts ni beaucoup de dépenses. Les Maldives forment un épisode plus curieux que notable de la politique de Dupleix.

Regardons maintenant hors de l’Inde, non point à Moka, Bassora, Achem ou Canton, toutes villes où la Compagnie avait des comptoirs et faisait un trafic régulier, mais plus près de l’Inde, dans cette péninsule indochinoise où les appétits des puissances européennes commençaient à s’éveiller. Là Dupleix songea sérieusement à agir et à intervenir.

Au Pégou, nous avions à Syriam — non loin de la ville actuelle de Rangoun, — moins une loge qu’un terrain de 225 toises de long sur 155 de large où nous faisions réparer, aménager ou construire des navires avec les bois du pays. La contrée qui avoisine la mer était depuis long-