Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 3.djvu/452

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

blait un véritable labyrinthe à Dupleix ; quant à Louet, il l’appréciait en ces termes dans une lettre de la fin de septembre :

« Le pays d’Irravenattou qui se trouve entre les mains des quatre Nambiars, relève de Colastry. Celui-ci, Cottiate, les Nambiars, les Anglais et nous ont un intérêt commun que le pays ne change point de maître ; le premier, parce qu’il en est le souverain, le second parce qu’il est l’ennemi juré de Baonor, les Nambiars, parce qu’il leur est plus avantageux de rester comme ils sont que de se voir sous une domination étrangère, les Anglais parce que ce pays étant la source du commerce ils travailleront toujours à en éloigner la guerre, nous parce que nous devons avoir le même point de vue que ces derniers. »

Par conséquent, en ne soutenant pas Bayanor, on risquait d’avoir la guerre avec lui, mais en la soutenant on l’avait certainement avec tout le monde et même avec Cheriquel, qui, fatigué des embarras où il se trouvait, se fût peut-être jeté dans les bras des Anglais.

Pas plus que Louet, Dupleix n’était d’avis de donner à Bayanor le moindre appui. Il écrivait au premier le 24 octobre : « Ne vous portez à rien qui puisse vous constituer dans une guerre dont la Compagnie n’a nul besoin. »

Ce fut pourtant la guerre qui sortit de cette confusion. Le 7 octobre, les gens de Bayanor ouvrirent le feu contre ceux des Nambiars et leur tuèrent huit personnes et en blessèrent plusieurs autres. Le 24, les Nambiars, secondés par Cottiate, attaquèrent Bayanor. Le combat dura de 8 heures du matin à 2 heures de l’après-midi et il y eut de part et d’autre beaucoup de pertes. Iruvelinad eut le dessous.