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demande, répondirent que Narangoly n’étant pas coupable ne devait absolument rien et ils s’offrirent à prouver son innocence.

Les régidors s’obstinant à lui réclamer une contribution, Louet crut bon d’avoir une entrevue avec Cheriquel lui-même. Cette entrevue eut lieu le 12 août. Les quatre Nambiars invités à y participer y vinrent le 14. Ils restèrent intraitables. Après trois jours qui leur furent donnés pour réfléchir, ils répondirent que Narangoly ne devait rien et que, loin de vouloir l’obliger à payer quoi que ce soit, ils étaient prêts à le soutenir contre Bayanor les armes à la main. Sans doute comptaient-ils sur le concours éventuel des Anglais.

Ce fut Cheriquel qui fit les concessions. Le 1er septembre, il fit savoir à Louet qu’il consentait à ne rien demander aux Nambiars non plus qu’à Narangoly ; seulement il fallait que celui-ci prit l’engagement de payer régulièrement à Bayanor les sommes qu’il tirait des biens de Counoumel, moyennant quoi Bayanor évacuerait le pays.

Comme suite à cet acquiescement, il y eut une nouvelle entrevue le 4 septembre entre Louet et Cheriquel ; les régidors de Bayanor y assistaient. Pour la troisième fois ils demandèrent notre assistance au nom des traités ; pour la troisième fois Louet la refusa. Ils partirent avec humeur en disant qu’on s’arrangerait autrement.

Menace déguisée qui pouvait signifier que Bayanor s’adresserait aux Anglais. Et de fait, il y avait depuis quelque temps des allées et venues entre Bargaret et Tellichéry et le bruit courait que Bayanor avait offert à Doville un terrain au bord de la rivière, s’il voulait l’assister.

La situation devenait assez embrouillée. Elle sem-