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mettre an terme à ces insultes que Bayanor entra dans les terres d’Iruvelinad.

Cette attaque jeta la panique aussi bien chez les Nambiars que chez Cotiatte ; ils craignirent que Bayanor ne devint trop puissant. Nous eûmes les mêmes appréhensions. Louet crut devoir faire quelques observations à Cheriquel, suzerain plus ou moins nominal d’Iruvelinad et de Bargaret ; il se plaignit que Bayanor, dont nous dirigions pour ainsi dire les relations étrangères, eut agi sans notre autorisation. Cette façon d’envisager les choses n’entrait pas tout à fait dans les vues de Cheriquel ; en prenant parti contre les nambiars, il croyait pouvoir les amener à lui verser une certaine somme d’argent avec laquelle il eut pu payer ses dettes à la Compagnie. C’est ainsi que les négociations relatives à ces dettes se trouvèrent paralysées.

Les régidors ou ministres de Cheriquel vinrent à Mahé ; ils représentèrent à Louet que les Nambiars étaient vraiment coupables envers lui, pour lui avoir manqué de déférence en ne lui demandant pas justice à lui-même. Louet lui répondit que Bayanor n’était pas moins coupable pour avoir voulu se faire rendre personnellement raison. Certes il eut mieux valu punir les uns et les autres, mais, outre que l’entreprise méritait réflexion, il était préférable d’employer la douceur, d’avoir une explication commune et de ne pas exiger d’argent des Nambiars, ce qui les éloignerait de Colastry et affaiblirait encore son autorité.

Les régidors, s’en étant retournés auprès de Cheriquel, revinrent peu de temps après en disant que celui-ci consentait bien à ne rien exiger des Nambiars, mais qu’il fallait au moins que Narangoly payât une certaine somme d’argent. Les quatre Nambiars, à qui l’on exposa cette